L'évaluation du caractère spécifique du parc de Colpach permet d'affirmer qu'il s'agit avant tout d'un "lieu de mémoire" important.
Si le parc en soi ne possède pas vraiment un tracé exceptionnel pour l'époque du 19e et 20e s., il n'en est pas moins vrai que les propriétaires successifs (baron de Marches, Cécile Papier, Michael Munkácsy, Emile et Aline Mayrisch-de Saint Hubert) et leurs nombreux hôtes illustres ont conféré au parc, comme lieu de rencontre et de promenade, une atmosphère très particulière - que Mme Mayrisch a qualifié d'"atmosphère spirituelle des temps heureux" (lettre du novembre 1945). Cet "esprit de Colpach", constitué d'un mélange savant de musique (Fr. Liszt), de peinture (M. Munkácsy), de littérature (A. Gide, J. Rivière, A. Kolb...), de sculpture (Despiau), d'architecture (S. Weis, O. Bartning, O. van Rysselberghe) et de politique (W. Rathenau, Coudenhove-Kalergi), est en partie tributaire du "genius loci" du parc.
Les nombreuses évocations du parc dans les lettres des hôtes de Colpach semblent indiquer que le parc de Colpach avait une personnalité propre, à l'image du parc paysager que Goethe a mis en scène dans le roman "Les affinités Electives"" (Die Wahlverwandschaften)
Il est important d'analyser ces témoignages subjectifs au sujet du parc pour évaluer l'atmosphère singulière du lieu.