L’itinéraire culturel de Sibiu « Sibiu, 8 siècles d’histoire urbaine » inclut les éléments historiques, architecturaux et d’art les plus importants de la ville. Cet itinéraire a été créé par l’Institut Européen des Itinérairs Cultutrels d’après le modèle existant à Luxembourg depuis 1995: l’itinéraire culturel Wenzel, considéré par le Conseil de l’Europe comme une «réalisation exemplaire» et situé dans le périmètre classé patrimoine mondial par l’UNESCO.
Le tracé du parcours de Sibiu a été déterminé en fonction de la valeur architecturale des monuments et en fonction de l’importance historiques des ouvrages. Il met l’accent sur la fortification et l’essor urbain. Ces thèmes s’étendent depuis le Moyen Age jusqu’aux périodes modernes et contemporaines. Ces phénomènes de société, qui se retrouvent sur tout le continent européen ont pris une dimension particulière à Sibiu à cause des différents courants de la civilisation européenne.
En 1191, la ville fut pour la première fois citée sous le nom de Cybinium, à l’occasion de la fondation de la prévôté catholique du Saint Ladislau, par le roi Bella III de Hongrie. Les spécialistes tombent d'accord en ce qui concerne la première localité médiévale élevée ici vers la moitié du XIIe siècle par des colons allemands provenant de l'ouest du continent (l’actuel territoire de l’Allemagne et du Luxembourg), appelés dans les documents historiques teutons, flamands et latins et après 1206 saxons. Cette première localité, villa Hermani ou Hermannsdorf, était un village situé dans la colline de Cibin dans la Ville Basse, là ou se touvent à présent les rues Ocnei et Faurului. La dénomination allemande « Hermannsdorf » fut utilisé pour la première fois dans un document en 1223.
Les historiens luxembourgeois, parmi lesquels Jos Hess et Jean Milmeister, ont découvert qu’en 1143, à la suite des querelles entre le comte Henry de Luxembourg, le comte de Vianden et l’evêque Adalbero de Trèves (Trier) plus de 30 villages ont été incendiés et détruits. A tout cela viennent s’ajouter la famine, des innondations et des maladies. Quand les émissaires du roi Geisa II de Hongrie vinrent et promirent une existence plus humaine dans les Balkans, les paysans du territoire situé entre la Moselle, l’Eifel et l’ancien Duché de Luxembourg, se sont laissés convaincre et les ont accompagnés dans les Carpates où ils ont préservé leur langue, un dialecte mosellan (moselfränkisch) jusqu’à ce jour. Les historiens nous informent que les émigrants qui étaient d’ailleurs pas tous d’origine luxembourgeoise, mais provenaient aussi des Flandres et de la Meuse n’ont eu la moindre idée que leur rôle dans les Carpates était de servir en tant que bouclier de protection contre les invasions des tartars et des kumans. Ils ont été profondément déçus quand les invasions de l’est vinrent détruire leur existence. De nos jours, la langue mosellane (le francique, « moselfränkisch ») y est toujours parlée. Ainsi, les Luxembourgeois et les Transylvaniens peuvent encore, plus de 800 ans après, s’entretenir dans cette langue.
Itinéraire culturel de Sibiu (Roumanie). |
(les numéros non mentionnés ne représentent que des points d’orientation) |