Luxembourg, Cathédrale Notre-Dame

Jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, le Duché de Luxembourg dépend de six évêques différents, tous établis en dehors de son territoire. La majeure partie relève de l’autorité de l’archevêque-électeur de Trèves et du prince-évêque de Liège. Les tentatives entreprises aux 16e et 17e siècles par le pouvoir civil pour obtenir la création d’un siège épiscopal n’aboutissent pas. Afin de réduire l’influence étrangère, le gouvernement favorise l’établissement de communautés religieuses. Cette politique se situe dans le cadre de la Réforme catholique.

En 1594, les Jésuites fondent un couvent à Luxembourg, en 1603 ils ouvrent un collège appelé Athénée, en 1613 ils entreprennent la construction d’une église d’après les plans du Frère Jean du Blocq (1583-1656). En 1621, le sanctuaire est dédié à l’Immaculée Conception.

Vue extérieure de la Cathédrale
Cathédrale Notre-Dame
Quelques années après le départ des Jésuites en 1773, l’église est cédée à la paroisse St- Nicolas et porte maintenant le titre de St-Nicolas et de Ste-Thérèse. Le régime français en fait l’église principale du Département des Forêts et lui donne comme patron st Pierre. En 1848, le vicaire apostolique Laurent en revient à Notre-Dame, titre qui est maintenu lorsqu’en 1870 le sanctuaire devient cathédrale, c.-à-d. siège de l’évêque de Luxembourg.
La nef centrale
Nef centrale
L’édifice remonte à deux campagnes de construction. La nef située côté rue Notre-Dame date du 17e siècle, le transept et le chœur avec la crypte sont ajoutés à partir de 1935 d’après les plans de Hubert Schumacher. Au milieu du 19e siècle, l’intérieur est transformé en style néo-gothique.

A l’intérieur, il faut signaler la tribune de 1621, oeuvre remarquable, tout comme le portail, réalisé par le sculpteur Daniel Müller (… 1623). Le tableau représentant l’Adoration des Bergers provient du retable principal des Récollets de la Place Guillaume. Il est dû à Michel Wolffort. Les vitraux de la nef datent du 19e siècle et proviennent de l’atelier Maréchal de Metz. Ceux de l’abside sont l’œuvre de Louis Barillet (1880-1948). Au fond du chœur se trouve la statue de Notre-Dame de Luxembourg, Consolatrice des Affligés. Sa vénération remonte à 1624. Il s’agit d’une sculpture sur tilleul représentant l’Immaculée Conception. Sous ses somptueux vêtements et bijoux se cache la belle polychromie d’origine. Lors du pèlerinage annuel de l’Octave (avril-mai), la statue est exposée sur un retable en fer forgé de 1766.

La tribune Notre-Dame de Luxembourg
Tribune, détail Consolatrice des Affligés
Les peintures murales de l’ancien chœur datent de la fin du 19e siècle. Elles ont été réalisées par Friedrich Stummel.

La crypte, décorée de vitraux d’Anton Wendling (1891-1965), sert de caveau à la famille grand-ducale et aux évêques. A l’entrée se trouve le monument funéraire de Jean l’Aveugle, comte de Luxembourg, roi de Bohême, mort à la bataille de Crécy en 1346.

Bibliographie :

  • Faltz M., Heimstätte U.L. Frau von Luxemburg, Luxemburg 1920
  • Langini A., Eglises du Grand Duché de Luxembourg, témoins de l’histoire et de la spiritualité, Luxembourg 1993
  • Schmitt M., Die Kathedrale Unserer Lieben Frau von Luxemburg, Luxemburg s.d.

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