Fort Thüngen

Le fort Thüngen
Le Fort Thüngen
plan BECKER Architecture & Urbanisme

Situation géographique

Le Fort Thüngen est positionné au Nord Est de la ville de Luxembourg dans la ceinture extérieure du front de Grünewald. Il se trouve à 925 m du noyau urbain et précède d’une centaine de mètre seulement le Fort Obergrünewald. Situé à 324 mètres au-dessus du niveau de la mer, l’ouvrage est l’un des endroits les plus élevés de la forteresse.

Aujourd’hui, cette architecture fortifiée est considérée comme le dernier témoignage des forts détachés de la forteresse qui en comptait 8 en 1867.

Historique du Fort

L'époque de Vauban (1684-1697)

Après la prise de Luxembourg, Vauban disposa sur le futur emplacement du Fort Thüngen une redoute d'observation de plan carré destinée à contrôler les devants de l’ouvrage à cornes Obergrünewald.

Cette redoute, intitulé " Parc ", a malheureusement disparu pour faire place au Musée d'Art Moderne.

L'époque autrichienne (1713-1795)

En 1732-33. les ingénieurs militaires autour du général de Beauffe, avait entrepris en 1730 de "pousser à la perfection les ouvrages en forme de flèches". Ils décidèrent de renforcer e.a. le front du Grünewald en y construisant deux nouveaux forts extérieurs, dont le Fort Thüngen.

Le Fort Thüngen se présente sous la forme d’un bastion à deux faces et à flancs retirés. Il est doté d’une puissante enveloppe avec fossé extérieur et deux lunettes latérales flanquent le chemin couvert et commandent le glacis extérieur. Le réduit est équipé d'une galerie souterraine qui pouvait abriter 10 canons sous casemate.

L'accès vers l'intérieur se trouvait au milieu de la gorge du réduit et était protégé par deux tourelles latérales. Un pont dormant en bois avec pont-levis permettait le passage du fossé. Le niveau du sas d'entrée se trouvait à quelques marches au-dessus du niveau de la galerie d'accès au système des contre-mines. A droite et à gauche de la porte d'entrée partait par un escalier le circuit des casemates qui faisait le tour complet du réduit en longeant ses murs extérieurs. A côté des embrasures à fusils les constructeurs avaient prévu dix casemates à canons.

Les dessus du réduit ne permettaient pas de mise en batterie de pièces d'artillerie. Aussi la hauteur extérieure de l'ouvrage autrichien était beaucoup plus faible que celle que nous connaissons aujourd'hui.

L'époque prussienne(1815-1867)

Pendant les années 1836/37, le réduit du Fort fut transformé de manière assez radicale. Les clefs de voûte dans les coupoles inférieure et supérieure de la tourelle gauche montrent les noms des ingénieurs militaires Frölich (1837), Meyer et Schrader (1836).

Dans leur nouveau projet, les ingénieurs prussiens n'ont gardé que la forme initiale du réduit ainsi que le système des mines de destruction dans le sous-sol. Afin d'avoir la pente nécessaire au fonctionnement de la canalisation des eaux de pluie, qui était reliée à une grande citerne de 350 m2 aménagée dans le fossé à côté de la tourelle droite, le niveau de la galerie centrale a dû être modifié. La voûte de cette galerie a été par la même occasion rabaissée afin de permettre la réalisation des grandes salles casematées au rez-de-chaussée. L'ensemble de la construction a été rendue à l'épreuve de la bombe grâce à une couche de terre de plusieurs mètres d'épaisseur.

Une couche d'argile en guise d'isolation recouvrait les voûtes maçonnées et drainait les eaux d'infiltration vers des entonnoirs en fonte qui couronnaient les descentes d'eau verticales. Afin de faciliter leur entretien, ces saignées étaient fermées par une maçonnerie en briques rouges.

Le relevé photogrammétrique combiné à une observation des maçonneries extérieures a permis d'identifier et de situer exactement les restes de maçonneries autrichiennes ainsi que les modifications et adjonctions prussiennes.

L'ensemble du Fort était dominé par les trois tourelles marquées par la clef de voûte en forme de glands et qui ont donné le nom populaire au Fort.

Les travaux de nettoyage du réduit ont enfin permis de retrouver le soubassement de la grue qui servait à lever les canons sur les dessus du réduit. Après les travaux de modernisation des prussiens, il a été en effet possible de mettre en batterie au mois trois canons sur des plates-formes spécialement prévues pour cette fonction.

Le démantèlement

Entre 1870 et 1876, le Fort est démantelé suite aux décisions du traité de Londres de 1867.

Il est aujourd’hui transformé en un Musée de la Forteresse dans le cadre du projet circuit Vauban.

 

 

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