Ecrits sur Ansembourg

« MARCHANT (M de) Baron d'Ansebourg, à deux lieuës & demie de Luxembourg, vers le Nord, homme de Lettres & curieux, a ramassé plus de quinze mille Médailles en or, argent & bronze, tant anciennes que modernes, & quantité de Livres des plus rares. Il a jusqu'à 60. Volumes d'Athlas & de Cosmagraphie ; il a fait venir des Indes des Plantes étrangères de plus de cent cinquante différentes espèces, sans compter son Jardin Botanique, Orangerie & son Parterre, dans lequel il y a les plus belles & les plus rares fleurs. Il a dans son Jardin trois Jets-d'eaux fort curieux & une vingtaine de belles Statues de quatre à cinq pieds de hauteur & en son Château, les quatre Parties du monde en une seule pièce de sept pieds de haut, faite par un Sculpteur Italien. Il a un Tour, pour travailler à la Mauboise, qui coûte cinq mille livres. Il a, de plus, une riche Pharmacie, dont il est le Directeur. Il a eu pendant plusieurs années chez lui le savant Monsieur Simon, pour travailler avec lui sur différents sujets de Littérature. Il nous a communiqué une Liste des Hommes illustres du Pays de Luxembourg, qui se sont distingués tant dans la Littérature, que dans les emplois de Magistrature, & dans le Militaire. Le R.P. Bertholet a aussi profité de cette Liste, dont il a fait imprimer une grande partie dans son Histoire de Luxembourg ; mais, comme ni l'un ni l'autre n'entrent pas dans le détail de la vie, ni des Ouvrages des personnes dont ils parlent, & ne marquent ni les dates de leur vie, de leur mort, ni de leurs Ouvrages, nous n'en avons pu rendre compte au Public, comme nous l'aurions souhaité. »

(Calmet Augustin, Bibliothèque Lorraine, Nancy 1751).


« ...(le) château qui est irrégulier ayant cependant une face agréable et de belle vue qui est ornée d'une magnifique terrasse sous laquelle se trouvent cinq arcades dont celle du milieu sert d'entrée du château au jardin ou bien du jardin au château quant aux quatres [sic] autres arcades Mr le comte Marchant y fit placer quatre figures gigantesques en pierre qui représentent des Esclaves enchaînés qui sont assis sur des piedestaux représent [sic] les quatre parties du monde...

De la grande arcade on descend un grand escalier et au pied on trouve un très beau jet d'eau. C'est un grand bassin formé en fleur de Trèfle ou [sic] au milieu se voit un Triton à cheval sur un monstre marin qui jette de sa bouche l'eau en l'air, au 4 coins se trouvent 4 grenouilles... plus bas vous trouvez des lions en pierre qui jettent de leurs gueules de l'eau dans des coquilles que des singes soutiennent. De là vous voyez deux belles vollières [sic] en fer qui forment comme deux petits temples d'une figure octogone... de là vous remontez dans la grande allée de l'orangerie qui est ornée de belle [sic] statues en pierre blanche de grandeur nature qui représentent les Dieux et les Déesses de la belle antiquité et au bout de cette magnifique allée se trouve le bassin de l'aigle... et de ce bassin vous entrez dans la belle orangerie ... on y voit des Nappes d'eau, des cabinets de verdure qui sont arrosés par des tuyaux de plomb qui sont sous terre. »

(BNL, M.I...240, P-A Cyprien MERJAI, Voyages curieux et utiles, manuscrit, vol. 21, 1804, fo 1758-59).


Aigle bicéphale Aigle bicéphale
Aigle bicéphale en plomb doré

P-A Cyprien MERJAI visita les châteaux d’Ansembourg, de Hollenfels, et le prieuré de Marienthal en mai 1781 en compagnie d'un employé de Forges qui était le beaufrère d'un secrétaire de son père. Le 13 janvier 1804, ayant appris que le monastère allait être démoli, il y fit une nouvelle visite et rédigea ses souvenirs par écrit. Entre autres détails intéressant le jardin, il remarquait qu'au centre des temples-volières octogonales se trouvait un pigeon en fer qui lançait de son bec de l'eau dans un petit bassin aménagé à l'usage de ses « frères vivants ».

Dernière mise à jour