Comme nos ancêtres se sont assimilés tout naturellement au milieu naturel avec ses conditions climatiques et sa topographie, se furent d’abord les larges vallées près des fleuves avec leurs terres alluviales fertiles qui attiraient les premiers colons. Au Luxembourg les hameaux se sont donc d’abord développés dans les vallées qui se situent aux environ de 300 mètres et moins par rapport au niveau de la mer, le long de la Moselle, la Sûre, l’Attert, la Chiers, la Mess, la Syre, la Mamer et la Eisch.
Des sites riches en sources naturelles ou près de cours d’eau de moindre importance qui présentaient les mêmes avantages que les premiers furent colonisés par la suite à l’exemple de Bous, Canach ou Soleuvre.
Lentement toutes les vallées furent occupées et les hommes commençaient à s’établir sur les plateaux moyens et favorables du Bon-Pays (Gutland).
Lorsque les sites favorables à une colonisation furent également épuisés ici, les générations suivantes se sont tournés finalement vers les hauts-plateaux moins fertiles de l’Oesling. Ces villages ont été crées dès le jeune Moyen-Age sur des plateaux dont certains dépassent les 500 mètres par rapport au niveau de la mer.
Le village de Merkholtz ci-dessus (village de plateau typique) tout comme le village de Wellenstein ci-dessous (village de fond de vallée) pris en photo dans les années 50 par Jean Proess représentent des villages typiques de l’Oesling respectivement de la Moselle |
A la fin du 12e siècle la plupart des villages actuels faisaient déjà partie du paysage rural du pays.
Leur développement fut des plus difficiles à l’ombre des châteaux et cloîtres aux pouvoirs et influences croissantes.
Les bourgs ou villages-châteaux qui se trouvaient en dépendance directe avec le château comme Clervaux, Vianden, Esch-sur-Sûre, Wiltz, Useldange, Beaufort, Larochette, etc… restent le témoin de cette inégalité sociale écrasante entre les seigneurs dominants et les simples hommes, comme le témoignent les fortifications imposantes des châteaux de l’un côté et les maisons des artisans, paysans ou bourgeois blotties les unes contre les autres.
Le village château de Larochette |
Le village château de Esch-sur-Sûre |
Sous la domination autrichienne les maîtres bâtisseurs et les artisans autrichiens ont réalisé des bâtiments remarquables et ont commencé à laisser apparaître une première fois ce que l’on peut appeler une culture du bâti dans les villages et le paysage rural au Luxembourg.
L’apparition de richesses naturelles au 19e siècle dans le " Minette " a finalement mené à l’industrialisation du sud du pays. Des villages agricoles deviennent en quelques années des villes à l’égard de Schifflange, Esch-sur-Alzette, Dudelange ou Differdange. De nouveaux villages ouvriers ou cités ouvrières se créent même tel que le village de Lasauvage. Le développement des villes ainsi que les problèmes de planification des urbanités partout en Europe provoque finalement l’apparition de la profession d’architecte et de l’urbaniste fin du 19e siècle.
Le développement industriel du pays ainsi que l’essor économique qui a suivi a finalement causé les plus grands changement dans le paysage rural du pays et dans les villages. Le développement des transports en commun par l’invention du chemin de fer ainsi que l’apparition des voitures et des routes a depuis lors provoqué les plus grandes mutations dans le paysage rural.
Après la crise économique du pétrole, le développement économique de Luxembourg en une économie de services (banques, assurances, …) a mené à l’exode rural des villages jusque vers le milieu des années 90. Depuis lors il a un renversement du phénomène par suite d’un enchérissement du sol autour des villes, les hommes tentent à s’établir à nouveau dans les villages; l’on parle maintenant de la rurbanisation (rural- urbain) des villages.